28 mars 2005

Le choix >P

La banalité a beau jeu mais elle n’est pas la plus forte. Il arrive que, derrière une seconde semblable à ses pareilles, en tout point insignifiante, se cache un de ces petits cahots de l’existence où la vérité s’engouffre comme une fille de mauvaise vie, trop heureuse de tenter sa chance. C’est à ce moment-là, en moins de temps qu’il n’en faut pour fermer une porte, que se fait le choix dont le temps marquera l’empreinte, traits serviles ou vraies rides. Nous sommes mal préparés, avouons-le ! La vérité vient sans fard, c’est une maraude, vieille et édentée, dépourvue de toutes les beautés dont on l’affuble dans les histoires imbéciles.
Aussi prends garde, ami, prends garde à ne pas repousser la putain éternelle, celle qui cache sous ses voiles crasseux les origines du monde et ses secrets. L’existence se joue en cette seconde minuscule où tu feras le choix du renoncement ou de l’éveil.

23 mars 2005

Parlons la langue sèche > G

La langue se mouille, tourne dans son jus. Elle se garde de l'ouvrir. Et pourtant...
On voudrait leur dire à ces cadres de corpo, à ces anglosaxons qui n'ont plus rien à vendre que les frusques de leurs voisins, tout ça parce que leur âme est partie la première, à ces cinquantenaires du capital qui font l'effort de nous montrer comment penser, comment chier, comment voter même, à ces élites de la bonne pensée, celle qui brasse trop de la peine des autres pour être contredite, à ces ambassadeurs des temps lointains où l'on rasera gratis, à ces prêtres du renoncement qui nous entraînent dans leur faillite permanente où l'argent étouffe toute valeur.
Alors ?

L
A
N
G
U
E
S
PENDUES

Car garder le silence ne rime pas à nos vies.
Le temps est passé. Que maintenant nos langues se sèchent de ne plus jamais se taire !