23 juillet 2010

Lettre sans réponse > G

J’ai reçu une lettre, voici deux mois. Une lettre à laquelle je tenais à répondre, résolument. Mais pas à ce moment-là. J’écrivais alors les derniers chapitres d’un roman. Mon cerveau n’était pas disponible. De moins en moins à mesure que j’approchais de la fin.

Le roman achevé, j’ai repensé à cette lettre. J’étais certain de l’avoir glissée dans un livre, peut-être dans l’un de mes carnets. Je sème souvent ce genre de cailloux. Seulement, voilà, je n’ai pu remettre la main sur elle (il ne me reste que l’enveloppe sans mention d’expéditeur !). Je me trouve maintenant dans une situation impossible : la lettre disparue ; je ne puis répondre à son auteur dont je n’ai plus le nom ni l‘adresse.
Sait-on jamais ? Peut-être lira-t-elle ces mots ? Pour qu'elle se reconnaisse, voici ce que je sais : ma correspondante est une femme, écrivain. Elle m’a envoyé spontanément ce mot suite à un article de presse sur le thème de la surdouance (où j'apportais un témoignage). Elle concluait en demandant s’il y avait matière ou lieu à échange.

Et oui ! Oui. Il y a !

Hélas... Ne voyant pas venir de réponse, l’auteure de la lettre (mais que n’ai-je au moins commandé un de ses livres lorsque j'ai découvert sa missive !) ne lira vraisemblablement jamais ce billet. Si d’aventure elle le faisait, qu’elle sache que je la remercie sincèrement de sa démarche, que je suis navré de n'y avoir pas encore donné suite et surtout, qu'il m'importe d'y répondre. Il n’y a pas d’acte manqué. Simplement le chaos où je tombe parfois en phase d’écriture.

La lettre réapparaîtra peut-être d’elle-même. Dans six mois ou dix ans. Mais ce temps me paraît maintenant absurde. J'émets donc ce billet en contre-programmation. Je troque l'impossibilité où je me trouve contre une éventualité tout à fait improbable !
Un geis, donc.