20 décembre 2004

Spéculation sur la mémoire > P

Spéculation sur : les empreintes mémorielles, la fonction d'oubli, les stratégies de survie des empreintes

Si l'on pose :
a) que l'esprit prend à chaque instant une empreinte des perceptions (sensorielles et émotionnelles*)
b) que ces empreintes durent et se propagent en fonction de deux caractères : cohérence et intensité
et simultanément
c) que l'esprit oublie, c'est-à-dire, s'oppose à la survie de ces empreintes

(*note : l'empreinte la plus efficace consiste en un mélange des deux ; apprendre "par coeur" = mêler une empreinte émotionnelle à une empreinte sensorielle)

Sur ces bases, on peut formuler l'hypothèse suivante : la survie d'une empreinte dans un environnement hostile (en présence d'un principe actif qui a pour fonction de les détruire systématiquement) repose sur leur capacité à :
I) se renforcer (accumulation d'empreintes similaires) = hausse de la cohérence
II) se revivifier (usage régulier ou intense que l'esprit fait de l'empreinte) = hausse de l'intensité
III) se modifier (fusion totale ou partielle avec une autre empreinte) = recomposition des caractères de cohérence et/ou d'intensité, donc d'une nouvelle empreinte

Dans cette hypothèse, l'oubli possède au moins deux rôles :
- son rôle classique ; il soulage le cerveau de la charge d'une trop grande accumulation mémorielle (perceptive et émotionnelle)
- un rôle inédit ; il maintient un environnement très défavorable à la survie des empreintes qui doivent donc, pour durer et se propager, varier leurs caractères (cohérence et intensité), voire leurs formes.
Autrement dit, la mémoire suit un principe d'évolution.

Les conséquences de cette spéculation sont, à l'évidence, nombreuses. Certaines touchent au déclin des fonctions mémorielles. Une, au moins, conduit à une différence essentielle entre une organisation de ce type (d'essence biologique) et les organisations artificielles de données telles qu'elles sont habituellement conçues.

Insuffisances :
- les notions de cohérence et d'intensité sont à spécifier (rapport à la durée, énergie de propagation ?)
- les empreintes perceptives et émotives sont-elles de même nature ?
- quelles est la méthode de classification des empreintes ? (sujet qui renvoie à une vision classique de l'esprit humain - analogie avec une bibliothèque ou des archives, par ex.)
surtout :
- les fonctions contradictoires d'oubli et de propagation des empreintes suivent-elles différents stades d'évolution au cours de l'existence ?

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