07 avril 2005

Densité > P

La densité est une variable de l'univers. Il n'en existe pas, à ma connaissance, de valeur absolue quoique les choses et créatures d'essence divine approchent selon toute évidence un sommet.
La densité cause la magie, laquelle prend effet dans le cas d'un différentiel notable. Une épée dense -évidemment, ce sont presque toujours de vieilles épées sauf au Japon mais ça ne compte pas car c'est un pays affreusement arriéré- tranche une plaque d'acier diffus comme un morceau de lard. On peut parler de magie, on peut même la simuler par une quantification. Peine perdue ; la densité est d'abord une variable qualitative.

La densité a un rapport au temps. Selon mon expérience, il s'agit d'un effet d'accélération. Tout dépend de la position de l'observateur. Du côté de la densité, le temps paraît accélerer. De l'autre, c'est-à-dire du côté du temps lui-même, on a plutôt l'impression d'être happé par un machin définitivement figé dans son quant-à-soi, ce qui se termine immanquablement par un ralentissement terrible. On peut me rétorquer que cette observation est elle-même subjective. Il va de soi que mes penchants psychologiques me placent, sans l'ombre d'une hésitation, du côté de la densité. Ce qui change pas mal de choses.

Alors, disons ceci : si la masse déforme la trame de l'espace-temps, la densité déforme la trame du temps tout court. Voilà, c'est dit. Je n'irai pas plus loin. Je n'ai d'ailleurs, depuis le début, pas bougé d'une seconde.

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