21 janvier 2006

Vãc > P

Les textes védiques* disent de la parole qu'elle marche avec les dieux (Tous-les-dieux). Qu'elle les porte. C'est "une femme nommée Vãc qui affirme être le fondement de l'Univers".

C'est moi, de moi-même, qui prononce ce qui est goûté des dieux et des hommes. Celui que j'aime, celui-là, quel qu'il soit, je le fais fort, je le fais brahman, je le fais voyant, je le fais très sage. (1)
Et moi qui suis druis, homme de parole, je dis :
A l'origine donc, était Vãc**, Voix, Verbe qui scella l'entente des hommes et des dieux.
Scel originel, celui dont tout découle. Son enjeu est immense, pas moins que l'immortalité. Mais que l'on ne s'y trompe pas ! Il s'agit d'une immortalité conjointe, d'un échange obligé suivant le principe du don et du contre-don (2). Je te donne l'immortalité, tu me rends l'immortalité, et ainsi de suite, jusqu'à la fondation du monde.

* Rigveda
** Ensuite, et seulement ensuite, vinrent les runes... ;)
(1) G. Dumézil, Les dieux souverains des Indo-européens, NRF, Paris 1977
(2) Cf. M. Mauss :
obligation de donner, recevoir et rendre, kula, potlatch, mana, hau

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