Vãc > P
Les textes védiques* disent de la parole qu'elle marche avec les dieux (Tous-les-dieux). Qu'elle les porte. C'est "une femme nommée Vãc qui affirme être le fondement de l'Univers".
C'est moi, de moi-même, qui prononce ce qui est goûté des dieux et des hommes. Celui que j'aime, celui-là, quel qu'il soit, je le fais fort, je le fais brahman, je le fais voyant, je le fais très sage. (1)Et moi qui suis druis, homme de parole, je dis :
A l'origine donc, était Vãc**, Voix, Verbe qui scella l'entente des hommes et des dieux.
Scel originel, celui dont tout découle. Son enjeu est immense, pas moins que l'immortalité. Mais que l'on ne s'y trompe pas ! Il s'agit d'une immortalité conjointe, d'un échange obligé suivant le principe du don et du contre-don (2). Je te donne l'immortalité, tu me rends l'immortalité, et ainsi de suite, jusqu'à la fondation du monde.
* Rigveda
** Ensuite, et seulement ensuite, vinrent les runes... ;)
(1) G. Dumézil, Les dieux souverains des Indo-européens, NRF, Paris 1977
(2) Cf. M. Mauss : obligation de donner, recevoir et rendre, kula, potlatch, mana, hau
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