Malédiction d'intangibilité > P
Les spectres dans la ville vivent à côté du monde, sur les bords. Ils veulent plonger dans l'eau vive. Sentir le monde à même une peau enfin vraie. La nuit venue, même le jour, ils parlent, à bout de clavier. Chacun sa ritournelle, son air du vieux pays.
Pour dire ?
A la différence de leurs cousins de village, les spectres de la ville ne sont pas des mort-vivants mais des mort-nés. Ils doivent se faire connaître pour devenir tangibles.
Si je parle, c'est d'abord que l'on ne me voit pas, soufflent-ils parfois à qui les visite.
Quelques uns prennent vie de cette manière.
Et rejoignent le monde.
Ce monde qui coule au milieu et dont le miroir de l'eau ne leur a pourtant jamais rendu d'image.
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